V- La région de El Minya : en 3 jours
Périple en Moyenne Egypte, La région de El Minya : en 3 jours
2ème jour :
Nous voilà arrivés à la gare de El Minya.
Personne ne nous attend sur le quai. Nous traversons tranquillement la gare mais 5 m avant la sortie, nous nous faisons intercepter par un responsable de la police touristique.
Nous le suivons jusqu'à son bureau. C'est un homme gentil qui nous donne plein de renseignements sur les différents lieux à visiter dans la région. Il nous fait aussi savoir qu'il nous faudra une escorte durant tout le séjour.
Après 1 heure de discussion, nous quittons la gare à la recherche d'un hôtel.
J'ai repéré un hôtel avec piscine et je rêve de piquer une tête mais la piscine est vide, l'hôtel enfumé par le gardien qui passe de l'anti-moustique et les chambres sont chères. 2nd taxi, 2nd hôtel: plus qu'une seule chambre de libre. 3ème taxi, 3 ème hôtel: complet. 4ème taxi, j'ai décidé de ne plus descendre du taxi tant que l'on n'a pas d'hôtel, il fait déja nuit, je n'ai pas envie de finir à pied la recherche. Finalement au bout d'une multitude d'arrêts, nous finissons par trouver un hôtel (100£ pour 3 nuits) et comme nous avons le même taxi depuis un bon moment, Ismaël a négocié avec le chauffeur pour qu'il soit notre chauffeur pour les trois jours à venir. Le chauffeur travaille aussi dans la police, ça peut aider.
Découverte de la chambre : en 1 mot et 1 seul : sale. Je n'ose rien toucher, le sol, les rideaux, les murs, le couvre-lit, les draps. La salle de bain est dans le même état de saleté, sans serviette, ni savon et les wc ne sont pas pourvus de papier wc. Une seule pensée me traverse l'esprit, appeler ma maman à 5000km de là pour lui demander comment elle faisait quand elle était dans le même cas que moi.
Durant tout notre séjour à El Minya, je ne toucherai à rien dans la chambre, idem dans la salle de bain et pour dormir, je poserai ma tête sur la seule petite serviette que j'ai apporté.
Le lendemain, la journée commence par 1 heure d'attente car notre chauffeur s'est trompé d'heure, nous faisons aussi connaissance de notre accompagnateur/policier .
Nous voilà partis pour Beni Hassan;
sur les sites nous sommes suivis par le gardien et des policiers; je me sens en sécurité, bien qu'ils nous escortent surtout pour avoir un bakchich .
C'est une nécropole creusée dans la montagne où l'on peut voir les tombeaux de princes datants du Moyen Empire. Certaines tombes sont précédées d'un portique formé de colonnes doriques .
La tombe D'Aménémhat :
Parmi de nombreuses représentations de chasse, pêche, et vie militaire on trouve un mur avec la représentation des différents mouvements dans la lutte (environ 200 scènes). Très belles fresques.
La tombe de Khnoumhotep :
On trouve ici de très belles représentations de la faune et la flore, ainsi que des représentations de la vie quotidienne du peuple et de nombreux métiers.
La majorité des tombes de Béni Hassan ont de très belles fresques qui donnent au site toute sa valeur et qui méritent, à elles seules, le détour.
Continuons notre voyage vers Kom el Ahmar. durant le trajet nous déjeunons, petit pains trempés dans un pot de nutella (repas très local), même chose pour notre chauffeur et notre accompagnateur/policier. Le tout sans prendre le temps de se poser, donc à l'arrière de la voiture, toutes fenetres ouvertes. Je vous laisse imaginer la scène, car j'ai les cheveux longs, non attachés qui volent dans tous les sens. Essayez de mettre une tartine de nutella dans votre bouche dans ces conditions.
Son nom grec est Hierakompolis. Il ne reste pas grand chose d'un des plus grands centres urbains le long du nil de l'époque prédynastique ancien.
La seconde photo montre le mur d'enceinte en brique, d'une épaisseur de 5m et d'une hauteur conservée de 12m.
Ce site est connu pour la palette de Narmer qui a été trouvé.
Les archéologues ont mis à jour la plus vieille brasserie connue du monde antique. 4 tonneaux d'une capacité , chacun, de 390L.
Les premiers souverains ont été sacrés à Hiérakonpolis, comme les rois scorpions I / II et Narmer (v.3040-v2995 av JC).
Continuons notre balade vers Acoris, Tombeaux creusés dans la montagne, datant du moyen empire
La vue sur la plaine du nil est magnifique. mais la chaleur devient très forte. L'air brûle le visage même à l'ombre. Il doit faire 50° .
Les 2 gardes, qui nous escortent sur le site ,nous amènent voir la représentation de la tête de RamsesII mais sur le chemin je me retrouve à court d'eau, la chaleur se fait insupportable, je m'arrête donc à l'ombre d'un rocher.
Ismaël continue avec l'un des gardes et le second reste avec moi.
Au bout de 15-20 minutes, Ismaël n'étant pas revenu , je décide de faire demi-tour avec mon garde. Le retour me parait très long et la soif se fait sentir. En arrivant près de la voiture, qui est fermée, mon garde me propose d'aller m'abriter dans une maison où l'on me propose très gentiment de l'eau, gardée au frais dans une grande jarre de terre et servie dans une tasse rouillée. L'eau pouvait venir du nil, je l'ai bue. Même pas malade, mais je n'appliquerai pas le proverbe "Qui a bu l'eau du Nil reviendra toujours s'y désaltérer".
D'après Ismaël, le portrait de ramsesII ne vaut pas le détour.
Continuons vers le monastère de la vierge :deir el adra gabel el teir, sans oublier d'acheter de l'eau au passage. Le monastère aurait été édifié au VIe siècle par l'impératrice Hélène à l'emplacement d'une des étapes de la Sainte Famille pendant sa fuite en Egypte. Une partie du monastère a été taillée dans la roche. La pièce centrale est entourée de 12 pylones. L'autel est lui aussi sculté dans la pierre.
Retour à l'hotel.
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3ème jour :
Notre chauffeur est à l'heure mais ce n'est pas le même que la veille.
Un "cousin" avec qui le policier partage le taxi.
Il s'avéra être meilleur conducteur.
Départ pour la nécropole de Tuna El Gebel.
En route on s'arrête pour acheter notre déjeuner : soit 5 cantalopes (melon rond et vert). Le temps est mauvais, le vent s'est levé. Tant que l'on est au bord du nil, ça ne gène pas ;mais les ruines sont dans le sable et on ne voit pas à 5m. On se protège les yeux avec des foulards et on suit les traces de pas de celui qui est devant nous.
C'est dommage car le site est très beau.
En surface il regroupe des chapelles des tombes ptolémaïques et romaines des grands d'Hermapolis.
On trouve aussi un labyrinthe souterrain de plusieurs km avec des galeries pouvant faire 1km de long. Ce dédale abrite une nécropole de babouins divinisés et de momies d'ibis offertes à Thot.
La tombe de Pétoris :
C'est un mélange de l'art égyptien et Grec. Le temple est très bien conservé. On peut admirer des scènes champêtres et d'artisanat .
La tombe d'Isadora :
Isadora vécut au II ème siècle ap JC. On dit qu'elle est morte noyée dans le nil en allant rejoindre son amant. Le père ,furieux, refuse de payer pour l'enterrement et c'est son amant qui fit construire la tombe en se vendant comme esclave. La momie d'Isadora se trouve à l'interieur. Un poème lui est dédié l'assimilant à une déesse.
Le puits romain mesure 34m de profondeur :
On poursuit notre voyage vers Hermopolis, il ne subsiste pas grand chose du temple de Thot et de la basilique chrétienne.
Sur la plaine s'élève de grandes colonnes, ce sont les restes de la basilique qui fût construite à l'emplacement d'un temple Ptolémaïque du IIIe siècle.
2 babouins colossaux , aux noms d'Amenophis III, décoraient sûrement une porte du temple de Thot dont il ne reste que quelques rares vestiges :
Nous quittons hermopolis pour El Ashmûnein. La ville était connue pour être un important centre d'artisanat de la soie. Visite du musée archéologique qui regroupe de nombreuses pièces.
Reprenons la route direction Deir Mawas, où nous prenons un bac pour traverser le nil en bonne compagnie.
De l'autre côté, nous prenons la direction de Tell el Amarna .
Il ne reste pas grand chose de la ville ,construite en pisé, qui fut rasée dès la disparition d'Akhenaton.
Dans un premier temps, visite de la tombe d'Akhenaton. En l'an 5 de son règne, Aménophis IV change son nom pour Akhénaton et fonde sa capitale, Akhétaton dans le cirque de Tell el Amarna.
Puis direction vers une des stèles-frontières qui marque les limites de la ville.
Enfin on se dirige vers la tombe de Aï, qui devint pharaon et succéda à Akhénaton.
Retour à El Minia par la même route et le même bac.
vers 16h, à l'hôtel,déjeûner constitué des melons achetés le matin.
Pour le reste de l'après midi, je vais faire un petit tour seule sur la promenade le long du nil et je m'installe sur un bateau/café pour boire un karkadé et lire tranquillement.
Le soir venu, comme chaque soir, diner dans un petit resto en ville et balade digestive le long du nil.
4ème jour :
Pour notre dernière journée, nous retrouvons notre chauffeur du premier jour.
Notre gaillard a pris de l'assurance et préfère regarder ce qu'il se passe derrière lui plutôt que la route.
Et le fait que 3 personnes dans la voiture lui disent de regarder la route ne change rien.
J'ai bien cru que l'on passerait à coté du pont, mais on est passé dessus de justesse, la journée commence bien.
Direction Meir.
Dans notre superbe taxi.
Meir est la nécropole de l'ancienne ville de Cusae. C'était la capitale du 14ème nome de Haute Egypte.
Les tombes datent de la fin de l'Ancien Empire et début de la XIIe dynastie.
On trouve de nombreuses fresques de la vie quotidienne.
La montée vers les tombes n'est pas évidente car une partie des escaliers est enfouie sous une montagne de gravats; Il faut donc passer par la zone sableuse : ce n'est pas facile.
On peut aussi comprendre comment travaillaient les artisans pour décorer les tombes en partant d'un quadrillage où ils traçaient les contours en noir :
Les dessins étaient corrigés en rouge puis on commencait à sculpter :
et à peindre :
J'ai peu de photo des tombes car j'avais 4 gardes à mes côtés et chaque photo m'aurait coûté des bakchichs supplémentaires.
Retour à El minya sans écraser personne :ce qui tient du miracle au vu des dérapages dans les virages.
Déjeuner près de la Gare durant lequel nous voyons revenir le policier/accompagnateur qui a été avec nous durant ces 4 jours . Nous lui avions rendu sa liberté car nous devions reprendre le train quelques heures après. Son chef lui avait ordonné de revenir nous escorter jusqu'à notre départ. On a du lui promettre de ne pas s'éloigner de la gare et lui montrer nos billets de train.
Après le repas, nous sommes allés à la gare, au bureau de la police touristique, où je suis restée pendant 2h (le temps pour Ismaël d'aller à la mosquée pour la prière du vendredi).
Le policier présent, le même qu'à notre arrivée, parlait arabe et un peu anglais, moi je parle français et un peu d'anglais, et bien nous avons discuté pendant 2h à bâtons rompus. Nul ne saura jamais si nous parlions de la même chose mais c'était très intéressant.
Il nous a accompagné jusque dans le train.
Retour vers le Caire où nous arriverons dans la soirée.